Samedi dernier je passais mon examen de fin de 2ème cycle - admission en 3ème cycle de conservatoire : le bouquet final de quelques semaines de stress croissant (et de travail acharné).
J'aurais aimé pouvoir vous prodiguer moult conseils concernant la gestion du stress, du trac, des attaques de panique, de la bouche sèche, des mains moites, des doigts qui tremblent, du cerveau en compote, de l'insuffisance respiratoire terminale et j'en oublie certainement. Malheureusement, malgré plusieurs dizaines d'auditions et concerts, j'en suis toujours au même point : rien ne fonctionne. Peu importe que l'enjeu soit réel ou non - en l'occurrence, bien que n'ayant pas pour objectif à 60 ans de faire carrière dans la musique, il l'était un peu pour différentes raisons personnelles - c'est toujours la même histoire, avec des variantes.
Sarah Jeffery nous donne quelques petits conseils dans la vidéo ci-dessous. J'en retiens surtout :
- d'une part, que le stage fright est largement partagé par tous les musiciens y compris professionnels, ce qui ne résoud pas fondamentalement le problème mais aide à se sentir moins seul.e et surtout moins nul.le,
- d'autre part, que plus souvent on joue devant autrui (un autrui humain de préférence - je joue très souvent devant ma chienne et ça ne change rien : elle est toujours aussi stressée), plus les choses tendent à s'améliorer. Reste à trouver ou provoquer ces petites occasions.
Je sens bien que le suspense est insoutenable et que vous brûlez d'envie de savoir si, oui ou non, j'ai réussi mon examen malgré mes multiples handicaps. La réponse est : oui, je suis admise en 3ème cycle avec mention très bien. Je ne dis pas ça pour m'auto-congratuler publiquement, mais pour témoigner que même en étant pété de trouille et pénétré de sa propre incompétence, il y a moyen de s'en sortir très honorablement. Je pense par contre qu'il faut être plus qu'archi-super-préparé, parce que quand votre mental et votre physique vont vous lâcher en même temps, il faut que le maximum de réflexes soient au rendez-vous pour éviter la catastrophe. Je ne me sens pas personnellement capable, ni ne dispose du temps suffisant pour apprendre plusieurs pages de partitions par cœur, mais je le fais pour tous les petits passages qui me posent problème et ça aide vraiment. J'essaie aussi de ne pas toujours jouer au même endroit mais de changer de place dans la maison : ça insécurise un peu en modifiant les repères. J'essaie par contre de ne pas penser que les voisins m'entendent, parce que ça, ça insécurise trop :-D
Edit 17/07/2022 : je viens de tomber sur une autre excellente vidéo concernant la gestion du stage fright, par les Consort Counsellors Hester Groenleer & María Martínez Ayerza :
