lundi 30 avril 2018

Pourquoi la flûte à bec : les arguments (1)

Nous (re)voici donc au cœur du sujet.
Pourquoi, entre tous ces fabuleux instruments, choisir la flûte à bec ?

Voyons un peu quels arguments seraient susceptibles de faire pencher la balance en sa faveur (et profitons-en pour mettre à mal quelques idées reçues).

1. La flûte à bec est un instrument (trop) facile

Je dirais : vrai, les quelques premières semaines. On souffle, il y a normalement du son qui sort sans trop d’effort (contrairement par exemple, au hautbois) (ou au violon). On peut rapidement jouer quelques airs simples.

Par contre, ça se corse assez rapidement.

La flûte à bec étant un instrument assez rudimentaire, il faut tout faire soi-même. On n’a que 8 trous dont un trou d’octave pour jouer une bonne trentaine de notes (soit un peu plus de deux octaves), et généralement pas de clé (sauf sur certains instruments dont le trou du bout est situé plus loin que la longueur du bras du flûtiste) : on doit donc habilement combiner nos petits doigts dans tous les sens pour réussir à toutes les jouer, et même parfois s’aider du gras du mollet (si si). Note par note, ça va encore, mais quand il faut les enchaîner, on rigole moins. De plus, il ne suffit pas forcément d’utiliser le trou d’octave sus-cité pour octavier. Ça fonctionne pour certaines notes, mais pour d’autres le doigté change pour passer à l’octave supérieure.

D’autre part, la justesse dépend du souffle. En gros plus on souffle, plus la note est haute, et moins on souffle plus elle est basse. On n’a donc qu’une toute petite marge de manœuvre pour jouer des notes justes, et il faut se débrouiller pour caser là-dedans toutes les nuances du pianissimo au fortissimo. Pour s’accorder en ensemble, il ne suffit pas comme au violon de tendre ou détendre ses 4 cordes en début de session pour être tranquille après. À la flûte à bec, l’accord n’est jamais acquis, il nécessite une écoute permanente.

Ensuite, contrairement à certaines familles d’instruments dits « instruments de feignants » « transpositeurs » (clarinette, saxophone), ce n’est pas la partition qui s’adapte à l’instrument, mais le flûtiste. Changement de flûte, changement de doigtés. La majorité des flûtes à bec est soit en DO (quand on bouche tous les trous, c’est un DO qui sort) (si on souffle), soit en FA (quand on bouche tous les trous, qu’est-ce qui sort ? ouiiiii c’est un FA), ce qui fait deux doigtés (en fait ce sont les mêmes doigtés, mais qui produisent des notes différentes). C’est une taille sur deux : sopranino en FA, soprano en DO, alto en FA, ténor en DO, basse en FA, etc... Il y a cependant aussi, bien que moins courantes, des flûtes en SOL, en RÉ…


Source : wikipedia

Sur le même thème : les arguments (2)
                                 les arguments (3)
                                 les arguments (4)
                                 les arguments (5)

jeudi 26 avril 2018

Pourquoi la flûte à bec : mon choix personnel

Nous voici donc au cœur du sujet.
Pourquoi, entre tous ces fabuleux instruments, choisir la flûte à bec ?
D’abord, pourquoi l'ai-je moi-même choisie ?

***** flash back *****

Retournons 12 ans en arrière.
Ma fille a 6 ans, elle vient de commencer le violon dans une antenne locale d’un CRR(*) de province (« pourquoi le violon ?» est une question qui serait peut-être à développer sur un blog dédié au violon, bien qu’en réalité personne ne pose jamais la question, contrairement à l’instrument maudit qui nous occupe ici ; en ce qui concerne ma fille, le choix était évident, c’était ça et rien d’autre). J’assiste donc à ses cours, et au bout de quelques mois c’est insoutenable : moi aussi je veux faire de la musique.
C’est une grande frustration que je traîne depuis plusieurs décennies (si si). J’ai toujours été subjuguée par ces êtres extraordinaires capables de faire jaillir de la musique d’un morceau de bois (en particulier – je suis beaucoup moins subjuguée par ce qui sort des instruments métalliques – appréciation personnelle sans aucun jugement de valeur). Comme je ne suis pas un être extraordinaire (ou si ?), je me suis toujours crue incapable d’en faire autant (on verra qu’après plusieurs années d’apprentissage et contre toute logique, cette conviction reste ancrée en moi).
Mais là, je me rends compte que finalement, c’est peut-être à ma portée (ah ah). J’ai 45 ans, je ne sais même pas lire les notes mais bon, si un enfant de 6 ans réussit à s’en sortir, pourquoi pas moi ?
Comme durant ces quelques mois j’ai appris à aimer le violon, je dépose mon dossier pour la rentrée suivante avec en premier choix, le violon. Mais comme dans tous les conservatoires, le violon est avec le piano et la guitare l’un des instruments les plus demandés, et en tant qu’adulte je ne suis pas prioritaire. Il faut donc préciser un deuxième choix, qui s’impose de lui-même : ce sera la flûte à bec. Je gardais le souvenir d’un ami qui ne se déplaçait jamais sans son sac de flûtes et c’était trop bien de l’écouter jouer, en plus ça paraissait tellement facile (lol).
La rentrée arrive et bien sûr, pas de place pour moi en violon. Par contre je suis accueillie les bras ouverts dans la classe de flûte à bec… et c’est le début d’une grande aventure et d’une vraie histoire d’amour avec cet instrument, qui est vraiment MON instrument (rétrospectivement, je suis très contente de ne pas avoir pu faire de violon).

(*) CRR = Conservatoire à Rayonnement Régional



mercredi 25 avril 2018

Pourquoi ce blog ?

D’abord, par pur égoïsme. Parce que j’aurais tant aimé qu’il ait déjà été créé par quelqu’un d’autre. Mais j’ai eu beau gougueuliser à tort et à travers le net francophone (j’ai laissé tomber l’anglophone, si quelqu’un a un tuyau – ah ah – pour des mots-clés autres que « recorder blog », je prends), sous une (demi-)poignée de titres alléchants ne se trouvent que des embryons de blogs n'ayant jamais dépassé trois articles (je ne parle pas des machins skyrock de collégiens qui sur des tuyaux en plastique mal accordés exécutent aussi bien Titanic que l'orthographe) (ils ont le droit, hein, mais ça n'a d'intérêt que pour eux et malheureusement, ça ne fait que desservir un peu plus notre cause) (oui bon sinon, moi aussi j'ai joué Titanic mais c'était en concert et à 4 voix, d'abord).

Ensuite, par pur égoïsme. Parce que j’adooooore parler de mon instrument, mais tout le monde s’en fout (voire pire). Donc là, il me suffira de ne pas consulter mes statistiques pour imaginer une foule de lecteurs ravis, passionnés et reconnaissants suspendue à mes publications. Excellent pour l’ego. Si quelqu’un pouvait laisser un comm de temps en temps, ça conforterait l’illusion. Merci.

Et aussi, par pur altruisme. Pour que toi, pauvre flûtiste à bec dépité, te sentes enfin reconnu comme véritable musicien. Pour que toi, pauvre flûte à bec dépitée, te sentes enfin reconnue comme véritable instrument.