vendredi 7 avril 2023

Le retour du masque ?

Mais non, c'est une blague. On ne va pas recommencer à jouer de la flûte avec des masques, cette année l'ennemi public c'est juste la grippe (A).

Il y a quand même bien des masques dans mon histoire, mais un masque de fée et un masque de chèvre. Oui oui, je vais m'expliquer.

Le masque est un divertissement mêlant la musique, la poésie, la danse et le théâtre, qui a pour origine les "mummings" des XIV-XVe siècles, qui consistaient en une procession de danseurs masqués.

Les masques vont se développer et devenir très populaires dans l'Angleterre élisabéthaine à la fin du XVIe siècle et les différents genres vont s'agencer en un tout cohérent avec une action dramatique précise.

Les parties musicales, au sein desquelles on peut distinguer les masques et les antimasques, sont en fait des danses. La structure des masques est plutôt régulière avec une alternance de phrases binaires et ternaires, alors que les antimasques usent et abusent de changements déconcertants de rythmes et de tempo. Tempi. Tempos. Enfin comme vous voudrez.

Je déduis de ce que je viens d'écrire que le Fairey Masque serait plutôt un antimasque et le Goates Masque, un masque. Ah ! J'ai omis de dire que je travaille en ce moment ces deux pièces et que je vais même en profiter pour les jouer ici :


(je suis sûre que vous découvrez avec stupeur l'existence du Festival de flûtes à bec international d'Arthies dont ce serait déjà la 8e édition ; il est possible que la communication autour de ce Festival soit en réalité assez restreinte, voire confidentielle)

Pour revenir à notre sujet, le masque est à cette époque essentiellement un spectacle de cour, et son équivalent français est d'ailleurs le ballet de cour. Ailleurs en Europe, on peut parler de bal masqué ou de mascarade.

Mais stop au blabla et place à la musique avec une petite sélection d'interprétations de ces deux piéce.tte.s (c'était mon tribut à l'écriture inclusive, mais nous ne faisons pas ici de politique).

Je vais d'abord tenter de faire plaisir à Sabrina (coucou maîtresse) avec les versions de Sébastien Marcq, très ornementées (et virtuoses) :


The Fairey Masque


The Goates Masque


J'ai trouvé plusieurs enregistrements du Fairey (dont un certain nombre de Sébastien Marcq et consorts), mais très peu du Goates (dont un certain nombre de Sébastien Marcq et consorts).

Commençons donc par le Fairey, avec d'abord ce que nous en fait la flûtistabecque australienne Tamara Gries, que je ne connaissais pas du tout, mais qui a entre autres étudié à Paris avant de retourner dans l'hémisphère sud. Interprétation assez peu ornementée (sauf vers la fin) :


Je ne vous mets rien d'autre pour la flûte à bec, mais sachez qu'il en existe des très moches.


Nous avons celle-ci au luth, assez dépouillée, parce que j'aime bien Sylvain Bergeron. Vous pourrez constater qu'indépendamment (ou non) du style d'interprétation, le changement d'instrument modifie complètement le caractère de la pièce :



Terminons avec le Goates par la perle du jour, en costume(s). Version lente, sans doute pour éviter d'avoir à emmener les danseurs aux urgences. J'y découvre incrédule que Goates en anglais ancien ne voudrait donc pas dire chèvre, mais âne ?