mardi 14 août 2018

Revue de cédés (with recorder inside) - (1)

Non non non, je n'ai pas complètement délaissé ce blog, j'étais juste un peu en panne d'inspiration. Il faut dire aussi que quand on travaille et que l'on n'est chez soi que quelques heures par jour, il faut faire des choix entre ses différents centres d'intérêt et ce ne sont pas toujours les mêmes qui gagnent.

Étant en vacances (bien méritées) (et très attendues) depuis hier, j'en ai profité pour aller traînasser au rayon musique ancienne d'un célèbre libraire/disquaire qui vend aussi de l'occasion (j'ai beau aller travailler à Paris tous les jours, je trouve peu l'envie d'aller faire les magasins, me dépêchant plutôt de regagner mon domicile afin de ne pas écourter mes soirées outre mesure). En vrai le magasin c'est Gibert Joseph, c'est pas grave si on fait de la pub, si ? Donc là j'avais du temps, et je suis ressortie avec trois cédés d'occasion et deux en promo, tout ça pour le prix d'un neuf (il m'a fallu faire de douloureux choix, sinon j'aurais embarqué - entre autres - tout le rayon Jordi Savall), tous issus du rayon musique ancienne. Leur minuscule bout d'étagère "flûte à bec" est scandaleusement pathétique.

Du coup j'y vois l'occasion (ah ah) de remédier au fameux manque d'inspiration sus-cité en vous présentant mes acquisitions, (trop) rapidement mais chacune d'elles pourrait faire l'objet d'au moins un article pour présenter l'oeuvre, l'ensemble et les interprètes, les différents compositeurs,... Quatre sur les cinq contiennent de la flûte à bec et le cinquième de la flûte, mais ce n'est pas précisé laquelle (peut-être aussi à bec si ça se trouve). Vous aurez droit à un extrait par cédé.

1. Gipsy Baroque (Il Suonar Parlante Orchestra)

Chez Gibert Joseph, ils changent régulièrement d'emplacement leur rayon musique classique (la musique ancienne est rangée avec la musique classique, je sais, c'est plus commode). Après leur dernier déménagement, c'était devenu assez difficile de s'y retrouver et ce rayon s'était considérablement réduit, mais là j'ai trouvé qu'il avait repris du poil de la bête. Ils ont eu la bonne idée de ranger ensemble tous les cédés du label Alpha-Classics dont le catalogue est une mine de découvertes géniales (on y trouve les Musiciens de Saint-Julien, les Witches, l'ensemble Aromates, le Poème Harmonique,...).

Le cédé Gipsy Baroque présente des arrangements de musiques traditionnelles tziganes utilisées parfois "directement" à partir d'un simple thème mélodique, mais aussi de pièces de Telemann, Vivaldi et Tartini qui s'étaient eux-mêmes inspirés de ce répertoire.

Je ne connaissais pas l'ensemble Il Suonar Parlante Orchestra, et je découvre avec stupeur que la flûtiste à bec est Dorothée Oberlinger, une de mes interprètes préférées.

Tout le cédé est vraiment très intéressant, mais puisque nous sommes sur un blog "flûte à bec", je vais vous faire écouter un titre avec de la flûte à bec solo. Il s'agit d'une danse "Saltus Pollonicus and Hungaricus" : "danse polonaise et danse hongroise", pièce anonyme conservée dans un manuscrit slovaque et arrangée par Vittorio Ghielmi, le gambiste qui dirige l'ensemble, et Stanislav Palùch (violoniste).




2. Rococo - Musique à Sanssouci  (Dorothée Oberlinger)

Avant de me rendre compte qu'elle participait également à Gipsy Baroque, j'ai été ravie de trouver un cédé de la brillante Dorothée Oberlinger, cette fois avec son Ensemble 1700.

Le titre de l’album fait référence à la musique jouée au Palais d'été « Sanssouci » du roi Frédéric II de Prusse (dit Frédéric le Grand) au XVIIIe siècle, palais à l'architecture de style rococo situé à Postdam et érigé entre 1745 et 1747. Frédéric II était lui-même un flûtiste talentueux.

Il s'agit donc ici de musique allemande de la fin de la période baroque et de "l'automne de la flûte à bec" avec des compositeurs comme Quantz, Carl Philip Emanuel Bach ou d'autres moins tardifs comme Haendel ou Finger, et de moins connus (de moi-même en tous cas) comme Baron, Graun ou Schultze. Effectivement sur certaines pièces, on sent bien qu'on est à l'orée de la période classique avec parfois une bascule permanente entre deux styles, comme dans l'extrait que j'ai choisi : l'allegro du concerto a 5 en Sib majeur de Johann (Christian ou Christoph) Schultze (1733-1813), compositeur allemand duquel on sait peu de choses.




3. Viva Napoli (Doulce Mémoire)

Doulce Mémoire sous la direction de Denis Raisin-Dadre est l'un de mes ensembles chouchous, découvert au Festival de Musique Sacrée de Perpignan je ne sais plus quelle année, avec leur concert "Laudes", tellement beau que cela mérite un futur article.

Il s'agit ici de "vilanelles" (canzoni villanesche), chansons napolitaines populaires de la Renaissance écrites en dialecte napolitain. Naples était alors, à la moitié du XVIème siècle, une des capitales les plus florissantes d'Europe, sous la domination espagnole de Charles Quint. La vilanelle, qui s'oppose au madrigal par sa "rusticité agressive", est aussi un outil d'affirmation de l'identité du peuple napolitain en protestant contre la domination espagnole.

Un certain nombre de chansons de l'album ont été composées par Orlando di Lasso (ou Roland de Lassus), alors au début de sa carrière et en provenance d'Europe du Nord.

Quatre flûtistes à bec jouent sur ce cédé : Denis Raisin-Dadre, Jean-Paul Boury, Elsa Frank et Jérémie Papasergio.

J'ai choisi la seule chanson purement instrumentale du cédé : "Bizzaria d'Amore, Furioso" de Cesare Negri (1602), compositeur, danseur et chorégraphe italien :



Comme je n'ai pas encore eu le temps d'écouter les deux derniers, je vous donne rendez-vous très prochainement pour la suite !

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