mardi 14 août 2018

Revue de cédés (with recorder inside) - (2)

Je continue donc la présentation commencée ici.

4. Music for a While, improvisations on Henry Purcell (L'Arpeggiata)

C'est la plus grosse surprise du lot. Je pensais naïvement acquérir de l'archi-connu, une grosse valeur sûre. Pas du tout. Je ne connaissais pas l'ensemble l'Arpeggiata de Christina Pluhar, sinon j'aurais pu me douter qu'il y avait anguille sous roche, encore que le sous-titre "improvisations on Henry Purcell" et la mention de la présence d'un clarinettiste m'aient un peu mis la puce à l'oreille ("electric guitar" était caché sous l'étiquette). Mais Philippe Jaroussky, quand même.

Pour briser le suspense : le propos ici est d'explorer la musique de Purcell en mode impro jazz. J'étais très méfiante avant l'écoute, n'étant grande amatrice ni de jazz, ni de clarinette, et au final je suis plutôt très agréablement surprise.

L'Arpeggiata conserve la basse obstinée (ostinato) de Purcell comme ligne conductrice et comme base d'improvisation, avec des instruments anciens comme le théorbe, le cornet à bouquin, le violon baroque et la flûte à bec, mais aussi en guest star la clarinette de Gianluigi Trovesi. Sur certaines pièces, on reconnaît très bien en fil conducteur la mélodie d'origine, sur d'autres moins mais tout cela est très agréable à entendre. Pour citer Christina Pluhar, "[...] nous avions à cœur de souligner la modernité extraordinaire de la musique de Purcell en maintenant un mouvement constant entre les siècles dans les harmonies et les styles des improvisations." "Les lignes de basse et les mélodies composées par Purcell demeurent intactes, mais le style improvisé des instruments change soudain de siècle. Nos auditeurs se trouvent dans une salle de musique intemporelle."

J'ai choisi "One Charming Night", où l'on peut entendre les deux flûtistes à bec sur le même morceau. Il s'agit de Julien Martin et Marine Sablonnière.




Je sais que j'avais dit un extrait par cédé, mais là je ne résiste pas, c'est trop beau. La chanteuse est la soprano Raquel Andueza.

O let me weep (The Plaint)




5. Llibre Vermell de Montserrat (Jordi Savall - Hespérion XX)

Bon là pour le coup on est vraiment dans de l'archi-connu et j'en avais déjà parlé ici. Mais comme je ne peux plus remettre la main sur mon cédé de l'ensemble Obsidienne...

Llibre Vermell, Jordi Savall,... je n'ai pas grand chose de nouveau à en dire. Le Livre Vermeil est un manuscrit recouvert de velours rouge (pourquoi la jaquette du cédé est-elle verte ? ça me semble relever d'un esprit de contradiction particulièrement per...vert), datant d'environ 1400, retrouvé au Monastère de Montserrat en Catalogne espagnole, lieu de pélerinage marial. Ce recueil était une manière de fournir aux pèlerins des chants plus acceptables en ce lieu que l'excessive truculence des chants populaires ordinaires.


Comme je le disais précédemment, je ne sais pas quel genre de flûtes sont jouées, mais s'agissant de musique médiévale il y a de grandes chance qu'il s'agisse de flûtes à bec, je ne pense pas que le terme "flûte" ait été utilisé s'il s'agissait d'un instrument à anche comme le chalumeau. De toutes façons il faut tendre l'oreille pour les entendre...

Mon préféré est toujours Mariam Matrem Virginem, mais comme je vous l'ai déjà infligé (et par Jordi Savall en plus), on va changer un peu avec Cuncti Simus Concanentes : Ave Maria. Comme c'est une réédition d'un enregistrement d'Hespérion XX, la chanteuse soliste est Montserrat Figueras, l'épouse à la voix sublime de Jordi Savall, décédée en 2011.




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