Après les Folies d'Espagne que nous avons assez entendues, intéressons-nous aujourd'hui à un autre tube intemporel : Greensleeves.
La
paternité de ce thème archi-connu est attribuée de façon incertaine à un
personnage assez... paradoxal : Henry VIII d'Angleterre, le roi aux six
femmes dont deux ont été décapitées sur son ordre (Anne Boleyn et
Catherine Howard), deux ont été répudiées (Catherine d'Aragon et Anne
de Clèves) et deux sont mortes en couches (Jeanne Seymour et
Catherine Parr, mais pour cette dernière il n'y est probablement pour rien,
étant déjà mort lui-même depuis un an).
Lorsqu'il monta sur le trône en
1509, la musique prit une place très importante à la cour. Vers
1547, Henry VIII y avait rassemblé environ cinquante-huit
musiciens. Il éprouvait lui-même beaucoup de plaisir à chanter et à jouer
de la musique, il jouait de l'orgue, du luth et de l'épinette (comme quoi,
personne n'est complètement mauvais). Trente-quatre de ses compositions sont
parvenues jusqu'à nous.
Il y a des tonnes de versions instrumentales et également vocales, comme celles de Marianne Faithfull, Loreena Mc Kennitt, Alfred Deller, ou Patricia Petibon.
Notrebon roi Henry a aussi composé (de façon certaine cette fois) d'autres jolies musiques, dont je vous parlerai dans un prochain épisode.
(pour les paroles de Greensleeves, c'est - entre autres - ici)
Rafraîchissons-nous tout d'abord
un peu la mémoire grâce à l'interprétation que nous en fait l'ensemble Dreiklang Berlin :
Henri VIII jeune |
C'est Henry VIII (1491
- 1547) qui aurait inspiré le personnage de Barbe-Bleue à Charles
Perrault.
Notre ami, cruel et jaloux, avait donc une fâcheuse tendance à faire décapiter les gens, mais il avait néanmoins des aspects plus sympathiques. N'étant pas au départ censé régner car il avait un frère aîné (Arthur, mais il est mort), il était destiné à l'Église (catholique, à l'époque - ce n'est que plus tard que Henry fera basculer l'Angleterre vers l'anglicanisme, c'est la faute au pape qui lui a refusé le divorce avec Catherine d'Aragon) et c'est pourquoi il reçut une éducation musicale.
Notre ami, cruel et jaloux, avait donc une fâcheuse tendance à faire décapiter les gens, mais il avait néanmoins des aspects plus sympathiques. N'étant pas au départ censé régner car il avait un frère aîné (Arthur, mais il est mort), il était destiné à l'Église (catholique, à l'époque - ce n'est que plus tard que Henry fera basculer l'Angleterre vers l'anglicanisme, c'est la faute au pape qui lui a refusé le divorce avec Catherine d'Aragon) et c'est pourquoi il reçut une éducation musicale.
Anne Boleyn |
C'est donc peut-être lui qui
aurait composé Greensleeves en l'honneur d'Anne Boleyn (qui
serait donc cette "Dame aux manches vertes" ?), mais on n'en a pas la
preuve.
Écoutons une autre version, à la flûte à bec toujours, mais très différente de la précédente (dans un style moins Renaissance). L'interprète ne nous est pas inconnu puisqu'il s'agit de Hans-Martin Linde.
Retrouvons Jordi Savall à la viole de gambe, avec un ground (= basse obstinée ou ostinato) au théorbe :
Il y a des tonnes de versions instrumentales et également vocales, comme celles de Marianne Faithfull, Loreena Mc Kennitt, Alfred Deller, ou Patricia Petibon.
Pour en finir avec Greensleeves (on pourrait y passer des heures), j'ajouterai que ce thème a été mis à pas mal de sauces et utilisé par pas mal de monde, en particulier... l'aviez-vous reconnu ?
Notre
(pour les paroles de Greensleeves, c'est - entre autres - ici)
Je ne savais pas qu' Henri VIII était surnommé Barbe bleue ... :-( Un détail qui me l'a rendu sympathique par contre est le fait qu'il jouait aussi de la flûte à bec, qu'il en aimait la sonorité et qu'il possédait une collection de 76 flûtes à bec :-)
RépondreSupprimerC'est moi qui le surnomme Barbe-Bleue, parce qu'il a peut-être inspiré le personnage de Charles Perrault. On pense que ça pourrait être aussi Gilles de Retz. On n'est jamais sûr de grand-chose en ce qui concerne l'histoire ;-)
RépondreSupprimer"C'est moi qui le surnomme Barbe-Bleue," ... il y a de quoi ...
RépondreSupprimer"(comme quoi, personne n'est complètement mauvais)."
En tout cas, s'il est l'auteur de "Greensleeves", il est un peu moins "barbe-bleue" pour moi, j'adore cette musique ! quelle surprise de l'entendre dans
"Amsterdam", belles découvertes et belles interprétations <3