samedi 1 septembre 2018

Blokfluitdagen 2018 - Jour 1 - Session 1

Après cette brillante entrée en matière, est arrivé le moment crucial du choix de la première session. C'était la seule des deux jours (je n'ai fait que le vendredi et le samedi) où existait un niveau lager en middelbaar, c'est à dire intermédiaire entre bas et moyen. Comme je n'avais aucune idée des compétences attendues pour chaque niveau, j'ai joué la sécurité et commencé par cette session au programme de laquelle figuraient deux pièces : Kol Dodi de Peter Pieters et Courtly Masquing Ayres n°9 de John Adson.

Comme je n'avais que ma soprano en plastique, j'avais plutôt prévu de me positionner en voix d'alto, mais quand je suis arrivée dans la salle il y en avait déjà beaucoup, ce qui n'est pas étonnant car c'est généralement une voix plus "confortable" si on n'est pas trop sûr de soi : ce n'est souvent pas la voix principale et on l'entend moins que la soprano. Je me suis donc fait enrôler pour la 2ème voix de soprano (c'était juste en fonction de l'emplacement de ma chaise).

Nous avons donc commencé par Kol Dodi, un arrangement d'une danse traditionnelle israélienne réalisé par Peter Pieters, compositeur sur lequel il est très difficile de trouver des informations car il est éclipsé par un coureur cycliste néerlandais dont la notoriété paraît nettement supérieure. 

Peter Pieters
Mes investigations m'ont finalement permis de découvrir que Peter Pieters est titulaire de l'orgue de la cathédrale Saint-Rombaut (Sint-Romboutskathedraal Mechelen) de... Malines. C'est donc un organiste, concertiste, et qui compose de la musique vocale, de la musique de chambre, des pièces pour orchestre et pour chœur et orchestre. Il a composé en 1997 une oeuvre pour orchestre symphonique, orgue, synthétiseur et groupe de rock, commandée par le fabricant de haut-parleurs B & W. La performance a été réalisée par l'orchestre de l'Institut Lemmens de Louvain et enregistrée par les légendaires studios Abbey-Road pour EMI à Londres.

Tout permet donc de supposer qu'il a amicalement composé cet arrangement pour Blokfluitdagen (mais ça reste une supposition)

Kol Dodi est donc une danse traditionnelle israélienne, à l'origine plutôt chantée : 


Voix de mon bien-aimé, voix de mon bien-aimé
Voix de mon bien-aimé, le voici, il vient, 
Il saute sur les montagnes, 
Il bondit sur les collines.

J'ai trouvé une seule interprétation amateur à la flûte à bec, qui vaut ce qu'elle vaut, ça vous permettra de vous faire une idée :



Voici une autre version plus "pro", sur laquelle on entend quand même des flûtes :



Et si vous voulez voir la tête de Peter Pieters et entendre sa voix (ça vous donnera une petite idée de mon environnement auditif durant ce festival), ainsi que découvrir l'intérieur de la cathédrale de Malines, c'est ici :



♫♬♪

La deuxième pièce est d'un style tout à fait différent. Il s'agit donc de Courtly Masquing Ayres, n° 9 de John Adson

John Adson (1587-1640) est un compositeur anglais de l’époque élisabéthaine. Il passe quelques années en France où il est de 1604 à 1608 au service du duc de Lorraine Charles III, et retourne ensuite à Londres où il devient chanteur de rue. En 1629, il semble avoir rejoint la cour d'Angleterre. Quatre ans plus tard, il est mentionné comme musician in ordinary du consort d'instrumentistes (il joue de la flûte à bec et du cornet à bouquin) attaché à Charles Ier, dont il devient le professeur de musique en 1634. Son recueil d'airs à cinq voix Courtly Masquing Ayres (Airs pour les masques de la Cour) a été imprimé en 1621. Il s'agit du premier recueil connu à fournir des indications précises d'instrumentation.

Le masque est un genre théâtral très populaire en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles. Il trouve ses origines dans des spectacles anglais du Moyen Âge (mumming plays). C'est un spectacle baroque qui mêle tous les arts scéniques : musique et chant, danse, poésie, costumes, théâtre et même pyrotechnie. En Angleterre, les plus grands auteurs et musiciens ont contribué à ce type de spectacle. Le masque avait souvent un but politique, donnant l'occasion à des courtisans de louer leur souverain et renforçant la cohésion de la cour.

Voici une interprétation de l'air n°9 par l'ensemble brésilien Le Bizarre (d'ailleurs la vidéo l'est un peu aussi) :



Cette session était dirigée par Carine Rinkes, professeure de flûte à bec au conservatoire de Hasselt dans la Province du Limbourg.

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