mardi 15 mai 2018

Aux origines de cette folie

Je conçois que cela puisse commencer à ressembler à une obsession, mais il faut dire que le sujet est encore loin d'être épuisé (contrairement à une pitoyable flûtiste de ma connaissance). Et ne vous plaignez pas, j'aurais pu me passionner pour l'opéra contemporain.

Je vais donc aujourd'hui vous parler de Rodrigo Martinez. Lequel n'est pas un joueur de foot sud-américain (ou alors peut-être, le patronyme étant vraisemblablement plutôt répandu, mais à mon insu) (après vérification, Rodrigo Martinez est bien un footballeur urugayen, mais ce n'est pas de celui-là dont il est question dans cet article).
  
Comme je vous le disais ici, le thème de La Folia aurait fait son apparition au Portugal au XVe siècle. On en trouve mention pour la première fois dans divers documents portugais de la fin du XVe siècle, entre autres dans les pièces du créateur du théâtre de la Renaissance au Portugal, Gil Vicente, dans lesquelles elle est associée à des personnages populaires, bergers ou paysans en général, occupés à danser et à chanter avec énergie (d'où son nom de "Folia" qui signifie à la fois "amusement débridé" et "folie" en portugais). En outre, les chroniques portugaises de l'époque font constamment référence à des groupes de paysans priés de venir danser la Folia dans les châteaux de la haute noblesse à l'occasion de fêtes et d'évènements tels que mariages et naissances.

On en trouve une variante primitive dans la chanson de berger "Rodrigo Martinez", du Cancionero de Palacio, qui est un recueil de plus de quatre cents chansons espagnoles, datant des années 1474-1516 et qui représente une abondante source de ce qui s'entendait au début du XVIe siècle à la Cour des «Rois Catholiques» d'Espagne, Isabelle Ière de Castille et Ferdinand II d'Aragon.



J'ai failli vous dispenser de l'écoute de la version chantée, et puis finalement, non, y a pas de raison, tout le monde doit y avoir droit. Enjoy !


Rodrigo Martinez
les oies, hé !
pensant que c'étaient des vaches,
il les sifflait. Hé !

Rodrigo Martinez,
si beau garçon,
tes oisons,
le fleuve les emporte.
Ohé !
Pensant que c'étaient des vaches,
il les sifflait. Hé !

Rodrigo Martinez,
si vigoureux,
tes oisons,
le pré les emporte.
Ohé !
Pensant que c'étaient des vaches,
il les sifflait. Hé !

2 commentaires:

  1. J'ai toujours aimé ce thème de la "Folia", c'est intéressant d'en savoir un peu plus à ce sujet. Très drôle la version chantée, je ne suis pas sûre de bien comprendre l'humour du Moyen-Age :)

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  2. Oui c'est parfois mieux de ne pas comprendre les paroles ;-)

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