Paul's Steeple, connu aussi sous le titre de The Duke of Norfolk, est l'un de ces tubes intemporels dont on peut écouter de multiples interprétations et qu'on retrouve régulièrement en achetant un nouveau cédé de musique traditionnelle ou baroque. Mais ce qu'il y a de bien, c'est qu'on ne s'en lasse jamais et qu'on le redécouvre à chaque fois.
Je vous laisse écouter tranquillement la version des Witches (qui méritent un article), et on en reparle après :
Je vous laisse écouter tranquillement la version des Witches (qui méritent un article), et on en reparle après :
Paul's Steeple (le clocher de Saint-Paul) est une Country Dance anglaise, publiée pour la première fois en 1651 par John Playford dans son fameux recueil The English Dancing Master.
John Playford (1623-1686) n'est pas un compositeur, mais un éditeur anglais ainsi qu'un danseur et maître de danse. The English Dancing Master est un recueil super connu de Country Dances (contredanses), contenant dans sa première édition une centaine de danses, pour aller jusqu'à plus de 900 au fil de ses 18 rééditions.
Le clocher de la Cathédrale Saint-Paul à Londres était connu au XVIe siècle pour sa hauteur, qui culminait à 164 mètres jusqu'à sa destruction par la foudre en 1561. Le reste de la cathédrale a été restauré, mais on n'a jamais reconstruit la flèche. Il existe même une comptine au sujet de ce clocher :
La Cathédrale Saint-Paul avant 1561 |
Upon Paul's steeple stands a tree,
As full of apples as may be,
The little boys of London town,
They run with hooks to pull them down,
And then they go from hedge to hedge,
Until they come to London Bridge.
L'autre nom de la danse est probablement issu d'une ballade à la mémoire de Thomas Howard, quatrième Duc de Norfolk, exécuté en 1572 pour haute trahison par la reine Elisabeth I (il aurait voulu épouser Marie Stuart).
Je suis donc l'heureuse détentrice d'au moins 4 versions de Paul's Steeple (peut-être même plus, il est bien possible que je ne les aie pas toutes recensées). Comme d'autres musiques traditionnelles qui sont devenues archi-connues, une mélodie de base assez simple donne prétexte à de multiples variations dont certaines sont assez récurrentes, et d'autres plus créatives.
En voici donc quelques exemples, avec ou sans flûte à bec.
Frederic de Roos - La Pastorella (Flûtes d'Angleterre : The Delightfull Companion) :
Dorothee Oberlinger et Vittorio Ghielmi, dont je vous parlais il y a quelques jours :
À la viole de gambe et à l'archiluth avec Margaret Little et Sylvain Bergeron (sur mon cédé chouchou du dimanche matin) :
Ayant à peu près fait le tour de mes possessions, je vous propose quelques vidéos afin comme d'habitude de bien vous implanter la mélodie dans le crâne et si possible vous empêcher de dormir.
D'abord la brillante Hanneke van Proosdij, flûtiste à bec (et claveciniste) que je ne connaissais pas :
Le sautillant "duel violonistique au pub" de Jarte Eike et Milos Valent :
Un duo Ney - Flûte à bec original et créatif avec Rageed William et Annegret Fischer :
Et pour finir, car on pourrait facilement y passer la nuit, un trio punchy flûte à bec, chitarra battente et percu avec Alessandro de Carolis à la flûte à bec, que je découvre :
Merci Léone, pour le partage de toutes ce versions. Sur certaines, les musiciens paraissent bien s'amuser .
RépondreSupprimerDu coup, j'ai repassé ce CD des Witches que j'avais oublié dans ma discothèque .
Bravo pour ce blog passionnant.
Merci Michel :-)
RépondreSupprimerC'est toujours passionnant de découvrir les multiples interprétations d'une même pièce !