dimanche 27 janvier 2019

La famille s'agrandit !

Je vous parlais dans la présentation de ma petite famille de ma soprano baroque 440Hz en palissandre de chez Marie Hulsens. D'une part cette flûte s'est un peu désaccordée et il faudrait que je la fasse réviser, d'autre part je ne voyais plus très bien l'intérêt d'avoir une soprano baroque alors que je joue tout sauf de la musique baroque sur cette flûte : renaissance, médiévale, celtique, traditionnelle... 

Aesthé renaissance
J'avais envie d'une flûte avec un son plus large et plus puissant, d'un modèle renaissance dont la perce est plus large et qui "donne" donc plus de son. J'avais prévu d'essayer une Aesthé renaissance lors du passage de Jean-Luc Boudreau aux Journées de Musiques Anciennes de Vanves en novembre dernier, mais ce festival a malheureusement été annulé et je ne me sentais pas de commander à nouveau une flûte sans l'avoir essayée, bien que je sois très contente de mon alto Aesthé commandée il y a quelques années. 

Adri's dream

J'ai profité de mon passage à Malines pour en essayer plusieurs sur les deux ou trois stands présents, dont celui de Mollenhauer. J'avais essayé les Adri's dream, celle en érable ne me plaisait pas du tout, celle en prunier était mieux mais je la trouvais un peu chère pour la qualité. Ça c'est pour mes souvenirs, mais en consultant le catalogue de Mollenhauer, je me rends compte qu'il existe une seule soprano Adri's Dream toute en bois, et qu'elle est en poirier. Dont acte pour le poirier, mais j'étais pourtant sûre d'en avoir essayé une autre dans un bois plus foncé plus chère et avec un meilleur son...  


Parmi les flûtes essayées ce jour-là, j'avais adoré la Kynseker en prunier et la sensation que j'avais ressentie ne m'avait pas quittée depuis. J'ai eu le bonheur de m'en faire offrir une pour mon anniversaire, que je suis allée moi-même chercher - et réessayer - au magasin Woodbrass de Paris qui a vraiment un choix intéressant de flûtes à bec pour une enseigne généraliste.


Je ne suis pas du tout déçue par cette flûte qui est telle que dans mon souvenir. Elle est en 440Hz, ce qui est normal pour une flûte renaissance "standard" (le 415Hz est réservé à la musique baroque). On peut trouver des flûtes renaissance dans d'autres diapasons chez certains facteurs (466Hz, 392Hz, ...), mais il faut alors pouvoir jouer en consort avec des flûtes au même diapason. En école de musique lambda, ce n'est bien sûr pas possible et d'autant plus si on veut pouvoir l'utiliser en orchestre moderne. Et le prix est de toute façon rédhibitoire en ce qui me concerne et pour l'usage que j'en fais.

Elle est en doigté baroque mais n'a pas de doubles trous pour le ré et le do, ce qui est plus conforme aux instruments de cette époque, la perce est donc plus large que sur une flûte baroque, et les trous sont plus gros, ce qui procure une sensation plutôt agréable au toucher. Le fait de ne pas avoir de doubles trous n'empêche pas de jouer le ré# ni le do#, c'est juste un peu plus délicat à enchaîner avec certaines notes (le passage du sib au ré# dans Sir Ulick Burke m'a causé quelques soucis).

Elle convient parfaitement aux musiques que je joue à la soprano. Il me reste à faire réviser ma soprano baroque afin de pouvoir la vendre, car du coup je ne pense pas l'utiliser encore, bien qu'elle reste une excellente flûte (et j'aimerais bien me dégager un petit budget pour aider à l'achat d'une ténor en bois...).

Hieronimus Franciscus Kynseker (1636-1686) était un facteur d'instruments à vent de Nüremberg en Allemagne. Il nous reste plusieurs de ses flûtes à bec, conservées au German National Museum de Nuremberg, au MMA de New-York et aussi au Musée de la Musique à Paris.


Plusieurs copies de ces instruments ont été réalisées - et utilisées entre 1853 et 1924, puis dans les années 1970 par Herbert Paetzold (plus connu pour ses flûtes carrées), d'après les instruments du Germanisches Nationalmuseum. Mollenhauer les fabrique depuis 1982, et propose toute une gamme de la garklein à la grande basse (Moeck fabrique également une soprano et une alto). Ces flûtes sont un peu intermédiaires entre la flûte renaissance et la flûte baroque (moins droites que la flûte renaissance, largeur de perce et de trous entre flûte renaissance et flûte baroque, presque aussi puissantes mais plus souples que la renaissance).

Je vous propose maintenant de découvrir la sonorité de ces flûtes, tout d'abord avec le trio Vesini, qui nous joue Josquin des Prés (1450-1521) et Vincenzo Ruffo (1508-1587) :



Vous pourrez entendre plus particulièrement le son de la soprano, jouée ici sur une sonate de Giovanni Battista Fontana (1589-1630) par Sophie Botté (professeure de flûte à bec à Bois-Colombes). C'est à peu près tout ce que j'ai trouvé, mais à mon avis la vidéo ne rend pas tellement hommage au son réel de cette flûte, qui me semble plus chaud et plus "rond" :

2 commentaires:

  1. Votre article est très intéressant pour un arrivant comme moi dans l'univers de la flûte à bec.
    Choisir le modèle qui convient paraît une affaire difficile tenant compte du type de musique jouée et de son budget bien évidemment.

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  2. En fait je pense qu'on ne choisit pas une flûte à bec "pour la vie", les besoins évoluent en fonction de son niveau et de la connaissance que l'on a de son instrument.Pour commencer il vaut mieux choisir un ou des instruments polyvalents (soprano et/ou alto en général pour commencer). Le mieux est encore de les essayer si on peut, même les instruments de facture industrielle peuvent être essayés dans un magasin de musique.

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