jeudi 21 juillet 2022

Autour de Purcell #2 : Thomas Morley et le madrigal

Première partie du stage de la Pentecôte (2019) : ici

Je disais donc que les après-midi étaient consacrés à la musique d'ensemble : cinq petits ensembles d'instruments variés, pour mémoire : flûte à bec, viole de gambe, harpe baroque, voix dans mon groupe, clavecin et traverso dans quelques autres.

Le titre du stage était "Autour de Purcell", mais je dirais plutôt "Purcell et ses prédécesseurs" puisque nous avons joué (et chanté) des pièces de Thomas Morley (1557-1602), John Dowland (1563-1626), et Henry Purcell donc (1659-1695).



Thomas Morley est né à Norwich (Angleterre) vers 1557. Fils d’un brasseur, il reçoit une première éducation musicale à la cathédrale de Norwich dont il devient l’organiste en 1583, puis celui de Saint-Paul à Londres en 1589.

Il devient Gentleman de la Chapelle Royale en 1992. Il est diplômé ès musique d’Oxford et est l’élève de William Byrd (qui lui enseigne aussi les maths).

Morley s’est marié deux fois et a eu quatre enfants. L'un des derniers faits que l'on connaisse de sa vie est sa démission de la Chapelle royale peu de temps avant sa mort prématurée en 1602.

Il a habité à côté de chez William Shakespeare et l’a sans doute rencontré, plusieurs de ses airs étant chantés dans des pièces de Shakespeare.

Il a publié en 1597 un traité sur la musique anglaise de la Renaissance : A Plaine and Easie Introduction to Practicall Musicke, dédié à William Byrd, mais on lui doit surtout la diffusion en Angleterre du madrigal italien, comme compositeur mais aussi comme éditeur, traducteur, adaptateur et « propagandiste » de la musique italienne.

Son madrigal le plus connu est April is in my mistress' face, publié en 1594, que nous avons eu le plaisir de travailler en petit ensemble.



Le madrigal s'est développé au cours de la Renaissance dès 1520, et au début de la période baroque. C'est essentiellement une forme polyphonique vocale a cappella, bien que le remplacement des voix par des instruments soit toléré. La plupart des madrigaux sont composés sur des poèmes sans refrain, utilisant des procédés de musique descriptive pour en exprimer les sentiments. 
Le centre principal de la production est l'Italie, mais des madrigaux sont également composés vers la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas et dans une moindre mesure en France et en Espagne où ils sont plutôt appelés cancion
Le madrigal est issu de formes populaires enrichies par le style du motet où toutes les voix ont une importance égale. C’est avec le lied allemand et la chanson française, l’une des plus importantes formes de musique profane de la Renaissance. Le madrigal achève d'établir le système tonal et les règles de l'accord parfait
Claudio Monteverdi est considéré comme l’acteur principal de la transition entre la musique de la Renaissance et celle du Baroque, en intégrant dans ses madrigaux la basse continue, puis la participation instrumentale.

Mais n'attendons pas davantage pour nous régaler de cet April is in my mistress' face, avec une version vocale, une version instrumentale interprétée par un groupe de clones, et une version purement flûte à bec avec une intro un peu déroutante, qui est je suppose la traduction du texte en japonais. Je ne vous en voudrai pas de préférer la version vocale.








Nous avons aussi joué une autre pièce de Morley, avec l'orchestre entier en première partie du concert : Now is the Month of Maying, qui est presque aussi un madrigal (le plus connu de la Renaissance paraît-il), mais pas tout à fait, ce serait en réalité un ballett, qui est un madrigal sur lequel on dansait.

Une première interprétation avec un instrument à vent de type plus "folklorique" que la flûte à bec, du genre galoubet ou flageolet, je ne sais pas trop, par The Consort of Musicke et les King Singers :




Et pour terminer la version cromorne(s) avec l'inénarrable Eduardo Antonello (attention au mal de mer) :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire